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En 2000, une Danoise, Else Traerup, après des années de service pour l’Afrique, s’engage dans le développement local à la périphérie de Ouagadougou, dans la commune rurale de Saaba. L’initiative commence par la mise en place d’une association et l’acquisition d’un terrain de deux hectares. L’association a pris comme nom « Kologh-Naaba » qui signifie en mooré, langue locale, « S’approcher du chef ».

En d’autres termes, ce nom évoque un engagement à servir les autres en faisant alliance avec tous ceux qui détiennent une parcelle d’autorité et sont capables d’influencer positivement le processus du développement local. En 2003, pendant que l’initiatrice de l’association jouissait de ses droits à la retraite, elle reçoit la reconnaissance officielle de son mouvement des autorités burkinabè.

L’association est gouvernée par deux instances à savoir l’assemblée générale et le bureau exécutif. L’assemblée générale est l’instance stratégique qui donne l’orientation pour la mise en œuvre des activités. Le bureau exécutif se charge de la gestion quotidienne et met en œuvre le programme d’activité défini par l’assemblée générale. La concertation et le consensus ont toujours été privilégiés dans le processus de prise de décision des instances de l’association.

L’association s’est constituée avec une dizaine de femmes au début. Aujourd’hui, elle compte une soixantaine de membres dont environ 50% d’hommes. Association à but utilitaire, les femmes bénéficient d’un encadrement pour apprendre des métiers. En 2015, dix femmes s’occupent du tissage, onze s’adonnent à la couture, sept se consacrent à la savonnerie, cinq femmes et deux hommes font le jardinage, la cuisine-restauration est prise en charge par cinq femmes et seize jeunes hommes sont engagés dans la maçonnerie.

Dans chaque métier, la ponctualité, la présence et la participation sont des valeurs partagées. Chaque actrice ou chaque acteur est payé(e) en fonction de son rendement. Un cahier de présence est tenu pour faire le bilan mensuel afin de permettre la répartition des fruits de la vente des produits de l’association. En plus des ressources financières générées par les différents métiers, il faut ajouter les frais d’hébergement reçus de la location des chambres disponibles au niveau du siège de l’association.

L’association dispose d’espaces de vente de ses produits au sein de son siège et dans la ville de Ouagadougou. Elle participe à des expositions au Danemark, en Suède et en Allemagne.

L’association a un impact positif sur la communauté et son environnement. Grâce à une subvention de la mairie de Saaba, les savonnières ont formé vingt-trois femmes de la commune. En 2015, l’association, à travers son projet d’énergie solaire, a également apporté de la lumière à soixante-dix écoles dont trente salles de classe de la commune de Saaba, vingt salles de classe de la commune de Pabré et vingt salles de classe au profit de la commune de Tanghin-Dassouri. Ce projet a un impact durable sur la réussite scolaire. Selon la Présidente, à ce jour, l’association a installé de l’éclairage dans environ 150 écoles.

L’association a également fait un don de cinquante ordinateurs et imprimantes pour deux écoles de la commune de Saaba. Elle a également distribué des fournitures scolaires aux écoles de la commune de Saaba par le canal de l’entreprise MAESRK. Une école de la commune de Saaba a également bénéficié d’une classe construite par l’association. Elle a aussi offert à la mairie une maison modèle construite entièrement en banco avec une voûte nubienne.

L’association œuvre pour l’atteinte de l’autonomie financière afin de pouvoir mener de façon durable ses activités de promotion du développement local. Selon la Présidente, « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour pouvoir vivre et fonctionner sans donations de l’étranger. Chaque année ça va un peu mieux, mais cela n’est pas facile. Nous avons déposé une demande de reconnaissance comme une association d’utilité publique il y a quelques mois, et nous attendons avec un grand intérêt la réponse du Ministère. Il s’agit de faire vivre l’Association aussi quand je ne serai plus au Burkina Faso. » La durabilité de l’initiative préoccupe la fondatrice.

Pour être à la hauteur des défis, l’association fait du renforcement des capacités de ses acteurs une grande priorité. C’est ce que confie la Présidente Else Traerup : « Depuis 5 mois nous faisons l’alphabétisation de 25 de nos femmes. Le projet aura une durée d’environ 18 mois. Nos maçons sont en train de négocier 3-4 commandes de bâtiments en CSB. Nos tisseuses viennent d’apprendre des techniques éthiopiennes, qui peuvent donner des commandes internationales, (…). Madi, notre gestionnaire, ira au Danemark pour un stage d’environ deux mois pour que nous puissions développer le secteur d’énergie solaire davantage. » L’association se présente comme un exemple d’expérimentation de l’économie sociale et solidaire au service du développement local.

Dr Poussi SAWADOGO, Retour ligne automatique
Directeur des Etudes/IPD-AOS

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