« Eviter que l'eau soit soumise aux intérêts économiques. »   par  Bastienne Joerche

 

Fame 2005

Genève, capitale du droit à l’eau

 

Le IIe Forum alternatif mondial de l'eau se tiendra à Genève du 17 au 20 mars 2005.
Objectif: l'adoption d'un plan d'action pour l'émergence d'un service public mondial de l'eau. La Communauté de travail participe activement à cet ambitieux projet.

 

 


« Développer et promouvoir des institutions et des politiques publiques qui permettent enfin un accès de tous les êtres humains à l'eau potable et une gestion démocratique, solidaire et durable de l'eau. » Tel est l'objectif prioritaire du IIeForum alternatif mondial de l'eau (FAME), qui se tiendra en mars prochain à Genève. Un rendezvous important. Associations, mouvements alternatifs, élus et responsables politiques, syndicats, institutions du monde de l'éducation et de la culture, militants de Suisse et du monde entier sont invités à participer à ces deux jours d'intenses discussions sur la façon de mettre en œuvre le plus efficacement possible le droit à l'eau pour tous.

 

Alternatives possibles

 

FAME 2005 s'inscrit dans la continuité des nombreuses actions menées depuis plusieurs années sur tous les continents par la société civile. La première édition s'est tenue à Florence en mars 2003,comme un «contresommet» au Forum «officiel» de la communauté internationale, qui se déroulait en même temps à Kyoto sous la houlette du Conseil mondial de l'eau, organisation regroupant desreprésentants des grandes institutions intergouvernementales (ONU, Banquemondiale, etc.) et du secteur privé. Ses organisateurs entendaient ainsi signifier leur désapprobation de voir la questionde l'eau de plus en plus soumise aux intérêts des milieux économiques. Avec la mainmise progressive de l'économie sur le politique, le risque est grand que le «droit à l'eau», reconnu dans plusieurs textes fondamentaux de l'ONU, redevienne un simple « besoin économique ». A Kyoto, la Conférence ministérielle s'est refusée à inscrire le droit à l'eau dans sa déclaration finale.C'est pour empêcher un tel retour en arrière, consolider et débattre de manière constructive de toutes les alternatives possibles pour concrétiser le droit fondamental de tout être humain à l'eau, qu'un très large éventail d'ONG suisses, européennes et internationales se retrouvera en mars prochain à Genève.Lors de la reunion de Florence, quatre principes ont été énoncés comme fondements d'un service public mondial de l'eau : le droit à l'eau, la reconnaissance de l'eau comme « bien commun de l'humanité », la gestion démocratique de l'eau et le financement public des installations d'approvisionnement en eau. Le Forum de Genève a pour ambition dereprendre ces quatre principes fondateurs et de faire adopter un plan d'action global pour les concrétiser. Les travaux préparatoires ont déjà commencé depuis l'été 2004 et associent de nombreuses personnalités et ONG de par le monde. Cela constituera la colonne vertébrale du programme. Parallèlement, de nombreux débats, séminaires ou ateliers ainsi que des événements culturels (films, expositions,spectacles de rue, foire aux livres) sur le thème de l'eau seront mis sûr pied. Ces activités s'adresseront au grand public afin de le sensibiliser aux thèmes du Forum et de stimuler une participation citoyenne dans la gestion de l'eau.

 

 

 

La Communauté de travail en première ligne

 

L'eau est l'un des thèmes prioritaires de la Communauté de travail. Elles'engage sur le plan suisse et international pour que l'eau soit reconnue  comme bien commun de l'humanité.Dans cette perspective, le droit à l'eau potable pour tous doit être ancré de manière contraignante dans une convention internationale. En Suisse, la Communauté de travail anime la coalition suisse « L'eau.un bien commun », une plateforme non gouvernementale qui regroupe des organisations très diverses deprotection de l'environnement, de paysans ou encore de syndicats. Membre du Comité d'organisation suisse, cette coalition participe activement à la mise sur pied de FAME2005. Avec Amnesty International, elle coanîmera l'un des quatre ateliers du programme principal sur « le droit à l'eau » et organisera, dans le programme parallèle, un séminaire intitulé «Vers une convention internationale sur l'eau ».La Communauté de travail sera aussi active au Forum social mondial de Porto Alegre, fin janvier 2005. Elle prépare, avec plusieurs ONG internationales, un séminaire sur le « droit à l'eau » (voir www.swisscoalition.ch).

 

 

Informations et inscriptions : www.fame2005.org

 

source : GLOBAL+ No 14 – Hiver 2004