Impact économique et social des activités de l’Économie Sociale et Solidaire : Cas des coopératives laitières du Moyen Atlas

La filière laitière, au Maroc, joue un rôle clé sur le plan économique que social. En favorisant l’inclusion économique des populations et plus particulièrement les femmes rurales à travers la promotion des activités de l’économie sociale et solidaire et de ses chaînes de valeurs. En s’alignant, d’une part, avec les recommandations du rapport du nouveau modèle de développement économique (NMD) et les objectifs du développement durable (ODD) de l’autre part, l’appui à l’approche chaîne de valeur agricole nécessite de prendre en compte de façon approfondie les dimensions économiques que sociale. L’objectif du présent article est d’explorer les impacts socioéconomiques de la chaîne de valeur laitière par les acteurs impliqués dans les coopératives. Pour ce faire nous avons réalisé une étude empirique sur les coopératives du Moyen Atlas. Les résultats obtenus montrent que les activités de l’ESS et ses chaînes de valeurs laitières ont des effets socioéconomiques positifs sur les acteurs impliqués et le développement de la région.

ACTIVITÉS DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
Afin de limiter le champ de notre travail de recherche, il s’avère primordial, dans un premier temps, de s’interroger en effet sur l’émergence des deux concepts. Et de définir termes de base de cette recherche notamment : les activités de l’ESS et les chaînes de valeurs, dans un deuxième temps.

Aperçu historique de l’ESS au niveau international

Comme mode de faire autrement l’économie et complémentaire à l’économie de marché, l’économie sociale trouve ses racines au niveau mondial dès le Moyen Age où guildes, confréries, jurandes, corporations et compagnonnage constituent autant de formes d’organisation sociale préfigurant ce que seront plus tard les organisations de l’économie sociale. Placées en général sous le patronage d’un saint, guildes et confréries ont une vocation essentiellement charitable, se donnant pour mission de porter secours aux membres d’un métier en cas de maladie ou de décès (Bidet, 1997). Après, avec le socialisme utopique courant de pensée représenté par plusieurs penseurs, à savoir ; Saint Simon qui propose, en opposition au libéralisme, un système industriel ayant pour objet direct et unique de procurer à plus grande somme de bien-être possible, du bonheur social à la classe laborieuse et productrice et dans lequel il confère à l’État un rôle redistributeur (Bidet, 1997). Charles Fourier qui s’est efforcé de recréer un milieu exemplaire le « phalanstère » dans lequel l’homme pourra se développer harmonieusement et où la répartition des biens se fait selon le travail, le capital et le talent dans lequel l’association occupe une place centrale. Ces phalanstères, décrits avec une plus que minutieuse précision pour ce qui relève de leur implantation géographique, de leur forme architecturale et de leur composition sociologique, sont des bâtiments en forme d’étoile. Ils contiennent espaces sacrés, commerciaux et domestiques, organisés de manière collective. Chaque phalanstère compte un nombre n de phalanstériens réunis par leurs passions communes (Damon, 2005). Sans oublier, le célèbre Proudhon précurseurs du système mutualiste et coopératif (Figure 1).

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