Pour accroitre les revenus de son ménage, la femme sénégalaise vivant en milieu rural se tourne fréquemment vers des activités de transformation et/ou de revente : transformer des céréales en produits prêts à être consommés, acheter un petit stock de légumes pour aller le revendre en ville, etc. Mais sitôt gagné, l’argent est utilisé pour faire tourner la marmite le soir venu et le peu qu’il reste est destiné à acheter un nouveau petit stock de matière première. Impossible dans de telles conditions de mettre suffisamment d’argent de côté pour accroitre son activité économique, acheter plus de matière brute, vendre plus loin ou en plus grande quantité. La calebasse solidaire est une façon innovante de répondre à ce problème en rendant possible l’accumulation de capital nécessaire à la croissance d’une activité économique. Elle est également un vecteur de solidarité communautaire.
La calebasse solidaire réunit souvent des femmes (plus rarement des hommes) issues d’un même village ou s’adonnant à la même activité (vendeuse de poisson, menuisier...) Ces groupements se rencontrent régulièrement autour d’une activité économique collective (par exemple produire de l’huile d’arachide, transformer des céréales, etc.) À l’occasion de cette rencontre, chacune glisse dans une calebasse recouverte d’un drap une somme qu’elle est la seule à connaître. On parle ainsi d’AVA : un Apport Volontaire Anonyme. La somme récoltée (de 1 à 10 €) est destinée à alimenter un fonds commun ayant deux utilités : sociale d’abord en permettant à chacune de demander un prêt lors d’évènements imprévus (enterrement, maladie, crise alimentaire, etc.), économique ensuite en favorisant la mise en place d’un fonds rotatif destiné à accroitre le capital de chacune des membres du groupement.
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