Depuis les années 1990, avec le vent de la libéralisation, on assiste dans de nombreux pays en développement à la multiplication d’initiatives coopératives, mutualistes et associatives dans le sillage des mouvements paysans, de groupements de femmes, d’association de développement communautaire.
Ces initiatives concernent tous les secteurs qui correspondent à des défis majeurs pour les populations locales : agriculture, pêche, artisanat, crédit, habitat, santé, éducation, gestion d’infrastructures communes, gestion des points d’eau et des pompes à motricité humaine, assainissement, environnement, etc.
L’appellation ESS fédèrent toutes ces initiatives, mais le concept de tout regrouper autour d’un seul dénominateur est récent en Afrique. Les ESS interviennent dans presque tous les secteurs où le privé et l’Etat rencontrent des difficultés à émerger. Cette mission de service public des ESS est renforcée actuellement par la recherche d’un équilibre sur le plan économique et financier.
Les ESS représentent donc une philosophie (le social et le solidaire sont des composantes essentielles de notre société), un courant économique (promotion de l’entreprise sociale et solidaire) et un projet de société (les ESS sont une réponse à la crise économique en Afrique et dans le monde).
On peut dire avec certitude que les ESS sont les plus grandes pourvoyeuses d’emplois après le secteur informel en Afrique.
La crise de l’emploi et la recherche d’innovations sociales et économique ont redonné encore un rôle de premier plan aux ESS. Il est donc important de travailler sur le plan de recherche et sur le plan opérationnel à l’éclosion d’un courant ESS fort et dynamique en Afrique.
Les tenants du courant ESS ne représentent qu’une infime partie de la réalité ESS en Afrique d’où la recherche de voies et moyens pour populariser le concept et mettre tous les grands acteurs ESS sur la même table.
Dr Sylvestre OUEDRAOGO
