Diamniadio, 16 mars (APS) – Des dirigeants d’organisations paysannes ouest-africaines ont souligné la nécessité pour les agriculteurs d’Afrique de l’Ouest de lutter ensemble pour la garantie, par les Etats, des droits à l’eau et à la terre, à l’arrivée, mercredi, à Dakar, d’une caravane de sensibilisation partie le 4 mars de Ouagadougou (Burkina Faso).
L’unité des organisations d’agriculteurs des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) comporte l’avantage pour elles de "mieux faire face aux difficultés liées à l’accès à l’eau, à la terre et aux semences", selon Samba Guèye, le président du Conseil national de concertation des ruraux (CNCR), l’une des plus grandes associations paysannes du Sénégal.
"Nous, paysans d’Afrique de l’Ouest, partageons les luttes liées à la gestion des terres, à l’eau et aux semences. Ce sont des droits que nous devons défendre ensemble", a lancé M. Guèye lors d’une cérémonie d’accueil des quelque 300 caravaniers partis le 4 mars de la capitale burkinabè, à Diamniadio (27 km à l’est de Dakar).
Ces derniers sont passés par le Mali pour venir au Sénégal, en échangeant avec les autorités administratives et les élus locaux des pays traversés, pour attirer l’attention des dirigeants ouest-africains sur la nécessité de protéger les terres et de garantir l’accès des agriculteurs à la propriété foncière.
"Les agriculteurs ouest-africains doivent unir leurs forces", a insisté Samba Guèye.
Massa Koné, le porte-parole des caravaniers, a invité les gouvernements des 15 pays de la Cédéao à mieux prendre en considération les "doléances exprimées par les agriculteurs" d’Afrique de l’Ouest.
"Nous appelons nos gouvernements à accorder beaucoup d’attention aux doléances relatives à la terre, aux semences et à l’eau. Il faut que les paysans ouest-africains sachent qu’ils ont les mêmes intérêts", a plaidé M. Koné.
"C’est dans l’unité que nous pourrons faire entendre notre voix", a-t-il insisté, rappelant que les organisateurs de la caravane vont remettre un "livre vert" au chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de la Cédéao.
Le document à remettre à M. Sall contient des "propositions" faites aux chefs d’Etat ouest-africains en matière de gestion des terres, selon le leader paysan.
Massamba Sène, le directeur de cabinet du ministre sénégalais de l’Intégration africaine, venu à l’accueil des caravaniers, a loué cette initiative des agriculteurs d’Afrique de l’Ouest, estimant qu’elle "peut aider les gouvernants à mieux cerner les problèmes des agriculteurs".
"Les initiatives comme celle-ci (la caravane de sensibilisation, Ndlr) sont d’une grande utilité pour les gouvernants, qui sont soucieux de la bonne gouvernance des ressources naturelles", a ajouté M. Sène.
A son avis, l’organisation de la caravane partie de Ouagadougou, à laquelle ont participé des représentants des 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, est la preuve de la matérialisation de "la Cédéao des peuples".
Il s’agit d’un slogan des dirigeants ouest-africains, qui traduit l’idée d’une unité des peuples d’Afrique de l’Ouest, à travers l’intégration.
"Le président de la République, Macky Sall, a lancé des réformes visant à rendre accessibles l’eau, la terre et les semences, afin de réduire les inégalités" sociales, a poursuivi Massamba Sène.
Le président Sall "accorde une importance capitale aux questions au centre de votre rencontre", a-t-il assuré aux leaders des organisations paysannes.
