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L’association Nabonswendé existe depuis une quinzaine d’années dans le village de Nanbegnan. Forte de plus de 50 membres, elle s’investi dans l’élevage des ovins depuis plusieurs années. L’objectif principal que cette association vise, est l’amélioration des races locales des ovins qui mettent du temps pour grandir et donc ne sont pas rentables financièrement.

Les membres de l’association ont remarqué à travers des déplacements dans divers localités que certaines personnes possèdent des variétés plus intéressantes qui croissent vite, mais, ces personnes refusent systématiquement de vendre leurs reproducteurs. C’est pourquoi l’association a commencé à croiser les races locales et a pu ainsi obtenir des résultats encourageants.

En partenariat avec l’ONG DIOBASS depuis quelques années, cette pratique s’est portée sur l’expérimentation de la race « bali-bali ».
Cela consiste à prendre un male « bali-bali ». et à l’introduire dans le troupeau d’un membre de l’association. Après une ou deux semaines, le mouton est retiré et placé ailleurs et ainsi de suite. Le producteur paie 1000 FCFA pour « louer le mouton reproducteur ». Cette somme est utilisée pour soutenir les cas de mortalité des moutons et refinancer l’achat d’autres ovins par l’association.

Des fiches de suivi en langues mooré permettent de voir l’évolution et une balance permet de prendre les poids des animaux à intervalles régulier pendant la phase d’expérimentation.

Après des mois d’expérimentation, l’association est arrivée à la conclusion suivante :

Les ovins issus du croisement avec le male « bali-bali » sont de gros gabarit que la race locale. On constate une augmentation de la valeur bouchère « du métisse ». La race locale se vend à 15.000 FCFA et le métisse autour de 30.000 FCFA.
Le mouton « bali-bali » est une espèce qui n’aime pas l’humidité et il faut bien l’abriter à sec.
Une brebis bien alimenté peut mettre bas deux fois par an et peut avoir donc chaque année entre deux à 4 têtes d’agneaux.

Après cette phase d’expérimentation, l’ONG DIOBASS a accompagné l’association dans l’acquisition de quinze (15) « bali-bali » mâles. Ces mâles sont placés dans les familles des membres de l’association de manière tournante pour féconder les femelles locales, toujours avec le système de « prêt de reproducteur ».

Le modèle économique de cette phase pratique qui n’est plus expérimental est le suivant :

Quand un membre loue un mouton reproducteur et que la brebis fait des petits, à la revente, le bénéfice est partagé en trois parts :
• 50 % va au propriétaire du mouton
• 25% est utilisé pour la caisse de l’association et 25% pour les œuvres sociales.

Après ce principe, l’association compte générer des revenus capables de l’aider dans son expansion. Il faut noter que 5 villages sont déjà impactés par ce projet de croisement de moutons reproducteurs « bali-bali ».
A l’analyse de cette pratique, des questionnements surgissent : comment mettre en place ce modèle économique de sorte à ce qu’il soit durable ? Comment avoir une base de données des membres qui empruntent les reproducteurs, suivre les ventes et connaitre les marges de chaque membre et ainsi, arriver à opérer les répartitions ? À quelle cohorte le système sera-t-il enlisé, par exemple un membre qui achète ses propres reproducteurs ?

Comment garantir la survie de l’association quand tout le monde aura ses propres reproducteurs ?

Il faut ajouter que le croisement successif fait perdre la qualité du métisse et il redevient moins rentable à la longue. C’est pour cela le système peut fonctionner très bien avec le renouvellement constant de nouveaux reproducteurs « bali-bali » purs.

L’association possède des membres dynamiques dont la plupart sont alphabétisés. Ils tiennent leurs registres et comptabilités en langues. Néanmoins, ils ont besoin d’accompagnements pour faciliter la mise en œuvre de leur modèle économique. Fiche de vente, de prêts de moutons, évaluation des cohortes de moutons ; en effet avec le développement des activités, il y aura un seuil de saturation dans les calculs faits de manière artisanal, ce qui peut jouer sur la rentabilité de l’association.

Dans le cadre de leur collaboration, l’IPD-AOS à travers son projet ESS a été sollicité par l’ONG DIOBASS afin d’encadrer ces deux associations. Cet accompagnement se fera par le renforcement de capacité des membres leaders de ces structures. Des sessions de formation sont prévues à cet effet. Ces groupements verront les capacités de leurs membres renforcé dans les domaines variés de la gestion, de la comptabilité, du management ou encore des techniques marketings.

Dr Sylvestre OUEDRAOGO, Directeur de l’IPD-AOS
Marc Adama GUIRE, Assistant local du PA-EESSA

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